Pascal Charpentier

Il est rare que j’ose donner des conseils financiers lors de rencontres sociales, mais dernièrement, cela m’est arrivé. La personne avait beaucoup d’intérêt pour les actions et me posait de nombreuses questions. Je lui ai dit de toujours garder en tête ces deux questions fort simples avant d’acheter un titre financier :

  1. Est-ce que le prix que je paie est avantageux ?
  2. Est-ce que l’entreprise que j’achète est de qualité ?

Ces deux questions vous permettent de vous mettre sur la bonne route. Elles ne vous empêcheront pas de vivre des revers sur le marché mais elles vous serviront grandement.

Première règle : éviter de payer trop cher

Il existe plusieurs mesures quantitatives qui permettent de calculer si un placement est une bonne opportunité, dont le ratio cours/bénéfices, auquel je me réfère souvent dans mes textes. Ce type de ratio doit être comparé au ratio moyen du marché et au ratio moyen de l’entreprise à travers le temps. Par exemple, lorsqu’une entreprise se transige momentanément à 8 fois ses bénéfices tandis qu’historiquement, elle s’est transigée à 16 fois, j’ai alors une mesure avantageuse. Si la qualité de l’entreprise est toujours effective, les probabilités sont importantes pour que le titre revienne à se transiger à sa moyenne historique.

Comme le disait le célèbre investisseur Joël Greenblatt dans un séminaire sur l’investissement pour la compagnie Google en 2017 (réf. : https://www.youtube.com/watch?v=bZfPJCAVQg0), « le marché récompense la dernière personne qui est encore debout. Tout bouge plus vite et les gens ont moins de patience. Lorsqu’une compagnie passe par une période de dépréciation, les investisseurs s’en départissent plus vite, comportement qui est complètement inadapté à la réalité des marchés. » Ce phénomène généralisé crée un lot d’opportunités importantes pour ceux qui ont développé une capacité d’analyse et d’évaluation des entreprises.

Comme le souligne monsieur Greenblatt dans sa conférence, « le marché, au lieu de faire une analyse des faits, donne constamment un estimé sur la réalité. » Pour appuyer cela, il donne l’exemple d’une formation qu’il a donnée dans différentes classes d’élèves de 9ème année dans Harlem. Il arrivait en classe avec une grande jarre remplie de « jelly beans » et demandait aux élèves combien il y en avait, leur permettant de soulever la jarre, de la regarder sous tous les angles et d’utiliser tout moyen pertinent pour arriver à la réponse la plus juste possible. La grande majorité des élèves optaient alors pour une méthode d’estimation, arrivant en moyenne à 850 unités alors qu’il y en avait 1776 dans la jarre. Seulement une minorité d’élèves ont opté pour une méthode de calcul (décompte de la totalité ou d’une partie des bonbons). Ces derniers sont arrivés à une moyenne de 1771 jelly beans, donc à quelques bonbons près du nombre réel. Dans sa tournée des classes, Greenblatt a constaté par ailleurs que les élèves s’influençaient mutuellement lorsqu’ils émettaient des estimés.

Selon Greenblatt, le comportement des marchés financiers serait pareil au comportement des élèves de 9ème année. Les gens seraient perméables et fortement influencés par ce que les personnes autour d’eux pensent, même si ces derniers sont souvent très éloignés de la réalité. En multipliant ce phénomène cela vous permet de comprendre la psychologie du marché.

Greenblatt affirme que les actions sont des parties d’entreprise qui valent quelque chose de précis. Et si vous êtes en mesure de bien l’évaluer, le marché vous donnera éventuellement raison.

Deuxième règle : choisir des entreprises de qualité

Bien que les critères de qualité ne soient plus aussi immuables dans un monde qui va de plus en plus vite, on peut arriver à mesurer la qualité d’une entreprise en évaluant plusieurs éléments, notamment le ratio communément appelé le « retour sur capital ». Ce ratio correspond en fait au bénéfice que la compagnie réussit à générer avec ses actifs. Plus il est élevé, plus cela démontre la capacité de l’entreprise à faire fructifier ses avoirs. Greenblatt affirme que si vous êtes en mesure de sélectionner des titres qui ont des critères de qualité élevés avec une faible mesure de prix, et que vous avez un minimum de patience, vous augmentez vos chances d’être considéré comme un génie de la finance.

La raison pour laquelle les investisseurs ne réussissent pas à faire mieux que le marché n’est pas due au fait que les opportunités pour y arriver n’existent pas, mais plutôt au fait qu’ils n’ont pas développé le bon comportement pour y arriver, succombant toujours à la tentation d’investir dans ce qui vient de performer et qui se transige souvent à des  prix déraisonnables.

Investir adéquatement et faire des bons rendements exige du temps et de la patience, deux choses devenues très rares chez les gens. Monsieur Greenblatt conseille aux investisseurs de Google de trouver quelqu’un qui peut les aider dans leur démarche d’investissement et qui prendra le temps de les accompagner, en s’assurant qu’ils aillent jusqu’au bout.

Au cours des prochaines années, les investisseurs qui acceptent d’aller un peu à contre-courant de la masse pourraient connaître des résultats très différents de l’ensemble des investisseurs. Pour y arriver, un bon conseiller devient comme un nœud au bout de votre corde pour vous empêcher de glisser.

N’hésitez pas à communiquer avec nous pour découvrir notre offre en placement. Il nous fera plaisir de vous aider à saisir des opportunités sur les marchés financiers.

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Cette information a été préparée par Pascal Charpentier qui est un conseiller en placements et gestionnaire de portefeuille pour l’Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. Les opinions exprimées dans le présent article sont celles du gestionnaire de portefeuille uniquement et ne reflètent pas nécessairement celles de l’Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. est membre du Fonds canadien de protection des épargnants et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.

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