Atnaé Lussier

Voici quelques propos tirés de l’entrevue que Rick Rules a donnée à Adam Tagger sur la chaîne Wealthion (26-01-23). Cet ancien PDG de Sprott Investissement a œuvré durant plus de 50 ans dans le domaine de l’investissement minier et y a fait fortune. Sa longue expérience, ses connaissances approfondies et ses succès d’investissement en ont fait une sommité mondiale dans le domaine et, bien que retraité, il est régulièrement consulté comme expert. Voici dans mes mots quelques-uns des propos qu’il a tenus dans cette entrevue.

Pour une mise en contexte, Rules nous explique qu’au cours des vingt dernières années, on a cessé d’investir dans les ressources, ces secteurs étant dévalorisés chez les investisseurs qui les ont perçus comme vieux jeu et non-écologiques. Le résultat est que pour beaucoup de ressources, la demande mondiale est en train de dépasser les capacités de produire, d’autant plus que le virage vert requiert beaucoup de ces ressources! Pour ces raisons, Rules est convaincu que les problèmes d’approvisionnement pour plusieurs matières premières seront la nouvelle norme, et cela pour très longue période. Ce contexte crée à l’heure actuelle des opportunités dans le secteur des ressources que l’on ne voit qu’une fois par génération, affirme l’expert.

En ce qui a trait aux ressources énergétiques, Rules croit que 2023 sera l’année de l’uranium. Le redémarrage des centrales nucléaires au Japon sera l’élément marquant de cet essor. En effet, le Japon, qui avait cessé l’utilisation d’uranium comme source d’énergie suite à l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, va remettre en marche cette année ses centres d’énergie nucléaire puisqu’il est devenu beaucoup plus difficile pour ce pays de mettre la main sur d’autres matières énergétiques suite au blocus russe. Pour ce faire, des commandes entre 12 et 15 millions de livres d’uranium seront faites afin de fournir la matière première nécessaire à la production d’électricité pour le pays. Cet événement fera littéralement exploser la demande d’uranium, demande qui par ailleurs est déjà plus forte qu’avant la fermeture des centrales japonaises. Un point important est que les Russes contrôlent 40% de l’uranium enrichi de la planète, donc rien pour aider l’approvisionnement japonais à court-terme. Ajoutez à cela que Sprott a acheté l’année dernière, par l’entremise de sa fiducie de métal uranium, 55 millions de livres d’uranium, matière qui est entreposée pour ses investisseurs, mais qui est en contrepartie sortie du marché de l’approvisionnement. Considérant que ce marché représente 140 millions de livres annuels, il s’agit d’une réduction majeure qui arrive à un moment où l’augmentation de la demande excède dramatiquement l’offre.

Pour ce qui est des métaux industriels, les plus intéressants en ce moment, selon Rick Rules, sont ceux qui ont des caractéristiques électroniques, notamment le cuivre, le cobalt, le nickel et le lithium (j’ajouterais aussi l’argent, qui sert également dans l’électronique). On a énormément sous-investi dans ces secteurs au cours des dernières décennies alors justement que la demande en électricité des pays émergeants fait exploser les besoins! Et on ne parle même pas ici du virage électrique des voitures! Même sans ce virage, la demande pour ces métaux est sans équivoque. Nous consommons présentement des ressources provenant de mines qui ont été découvertes il y a plus de 60 ans et qui ont toutes dépassé leur apogée de productivité. Si on prend le cuivre, par exemple, de plus en plus de cuivre est consommé sur la planète, et pourtant, la production baisse continuellement. Il est évident que dans un tel contexte, les prix sont voués à augmenter. Et il faut qu’ils augmentent pour stimuler la production! Selon Rules, une récession pourrait toutefois avoir à court terme un impact négatif sur les prix des métaux électroniques, mais même si cela avait lieu, ce serait temporaire car les pénuries feront inévitablement exploser les prix. L’équation est simple :  si les prix ne montent pas, les lumières de la planète vont tout simplement s’éteindre car pour fabriquer de l’électricité, ça prend du cuivre!

Après avoir parlé des ressources énergétiques et des ressources industrielles, Rules donne son point de vue sur les ressources monétaires. À son avis, l’or et l’argent seront les meilleurs investissements en 2023. Il faut savoir qu’actuellement, les investissements planétaires en or et argent sont sous-pondérés : les actifs mondiaux en métaux précieux ne représentent que 0,5% du total des actifs mondiaux, alors que la moyenne des 40 dernières années a été de 2 %. Toutefois, plusieurs éléments indiquent la voie vers un retour imminent du ratio historique, voire une surpondération de ces métaux. Premièrement, les tensions géopolitiques qui touchent plusieurs grandes puissances de la planète pourraient rendre les investisseurs plus frileux à investir dans des obligations d’état les voir se tourner plutôt vers les métaux précieux. L’Histoire est en effet riche en situations où les États n’ont plus été à même de rembourser leurs dettes nationales suite à un conflit coûteux… 

Deuxièmement, on assiste actuellement à une dégradation du système monétaire planétaire axé sur l’hégémonie du dollar. Notamment, l’Iran, la Russie, la Chine, le Brésil, le Mexique et l’Arabie Saoudite sont de plus en plus inquiets par rapport à l’utilisation du dollar américain comme monnaie d’échange, dollar qu’ils considèrent avoir été imposé par les Américains depuis trop longtemps. Malgré les besoins d’alternatives, ces pays ont encore plus peur d’échanger entre eux avec des devises papier encore plus faibles que le dollar. Conséquemment et sans équivoque, l’or devient l’unique alternative pour servir de monnaie d’échange digne de confiance entre ces pays.

Troisièmement, le poids des dettes de l’Occident a pris une telle ampleur depuis quelques années qu’avec les taux d’intérêt qui ont augmenté, la capacité de payer des états est plus fragile qu’auparavant et le rendement offert reflète de moins en moins le risque associé aux dettes nationales. Pour un investisseur prudent souhaitant trouver une alternative sans risque aux obligations d’état, l’or et l’argent sont des candidats de choix.

Et finalement, il n’y a pas seulement la production de cuivre, de zinc et de cobalt qui est en déclin, mais la production d’argent décline aussi dramatiquement et va continuer de le faire, car seulement 18% de la ressource vient de mines d’argent. La plupart de l’argent vient des grandes mines de cuivre, de zinc et d’or, qui sont en chute libre de productivité, ce qui affecte directement la production d’argent. Comme expliqué précédemment, la rareté de la matière ne peut que faire monter les prix. Et cela attirera les capitaux…

Pour toutes ces raisons, Rick Rules considère que la sous-pondération actuelle des métaux précieux dans les actifs mondiaux à 0,5% est une anomalie et il s’attend minimalement à un retour à la moyenne de 2 %. « Je n’ai jamais vu les mathématiques me mentir, conclut-il, et si la mathématique se maintient, la demande pour les métaux précieux devrait quadrupler ».

Bien que les paramètres économiques et politiques mondiaux favorisent comme jamais l’explosion des métaux précieux, Rules rappelle que les éléments pour créer une telle explosion mettent des années à se mettre en place. Malgré le potentiel de croissance extraordinaire des ressources, les gens qui y sont investis ont été déçus par les trois dernières années. La patience s’est érodée et l’engouement s’est estompé. Ce manque d’enthousiasme a l’avantage de créer des opportunités d’investissement sans précédent. En ce qui concerne l’argent, par exemple, Rules considère qu’au prix actuel, on ne paie aucune prime de risque, puisqu’on peut acquérir une once d’argent pour moins cher que son coût d’exploitation! Ainsi, le potentiel de hausse est complètement disproportionné par rapport au prix. Après 50 ans de carrière dans les ressources, Rules raconte que ce qu’il a appris sur l’argent, c’est qu’il s’agit d’un métal de récompense. Plus il est méprisé -comme c’est le cas en ce moment-,  plus, lorsqu’il s’envole, il récompense de façon extravagante.

Lorsque Rules parle de l’argent, il est très enthousiaste : « Le métal argent a toute mon attention présentement et son potentiel hors norme me rend complètement avide d’y participer », dit-il. Selon ses dires, dans toute sa carrière, il y a eu une seule fois un potentiel semblable à celui actuel pour l’argent, et l’explosion qui s’en est suivie a été tout simplement faramineuse. Pour Rules, une envolée des métaux précieux a tendance à suivre un même scénario : au départ, c’est habituellement l’or qui s’apprécie en premier. Dans un deuxième temps, c’est l’argent qui domine, et se venge sur l’or avec des appréciations plus spectaculaires. L’or a été initié son décollage il y a quelques années, mais sous peu, le momentum va se déplacer vers l’argent et selon Rules, les gains pourraient être prodigieux. D’ailleurs, face à cette opportunité d’investissement que Rules juge tout à fait unique, l’expert a décidé d’organiser une séance d’informations exceptionnelle afin d’approfondir le sujet, événement qu’il a appelé « bootcamp for silver » et qui aura lieu en fin de semaine. Comme j’y participerai, je pourrai vous en reparler.

En ce qui a trait aux métaux précieux, Rules considère que l’élément déclencheur que l’on attend risque d’être le moment où les gestionnaires de fonds de pension, qui ont vu leur capital fondre dramatiquement en 2022, décident de vendre des obligations longues pour se positionner sur les métaux précieux. Pour l’instant, ces gestionnaires institutionnels espèrent encore que les taux redescendront, rapidement et suffisamment bas. Ils peuvent retarder leurs décisions jusqu’à un certain point dû au fait qu’ils ont la possibilité de laisser la valeur des obligations à la valeur comptable dans leurs états financiers, ce qui a pour résultat que les pertes ne sont pas affichées et ne déclenchent pas de drame à court terme. Le fait que cette pratique soit légale ne veut pas dire que ça va bien se terminer. En effet, si les taux d’intérêt demeurent élevés, ils ne pourront pas se permettre d’attendre 20 ans –l’échéance des obligations longues– pour récupérer leurs pertes et n’auront d’autres choix que d’opter pour des valeurs refuges afin de renflouer les fonds.

Rules ne s’attend pas à ce que tous les gestionnaires changent l’ensemble de ces obligations pour de l’or, mais il ne suffirait que d’un petit pourcentage d’échange pour qu’il y ait un impact phénoménal sur les prix. Rules termine l’entrevue en rappelant que toutes les données qu’il a analysées lui permettent de prédire une hausse spectaculaire des métaux précieux, mais lorsque nous serons au cœur de l’emballement, toutes les données fondamentales n’auront plus aucune importance et s’effaceront complètement derrière la force de la demande, l’excitation des investisseurs et la puissance du momentum.


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Cette information a été préparée par Pascal Charpentier qui est un gestionnaire de portefeuille et conseiller en placements pour iA Gestion privée de patrimoine inc. et ne reflète pas nécessairement l’opinion de iA Gestion privée de patrimoine inc. L’information contenue dans le présent bulletin provient de sources jugées fiables, mais nous ne pouvons pas garantir son exactitude ni sa fiabilité. Les opinions exprimées sont fondées sur une analyse et une interprétation remontant à la date de publication et peuvent changer sans préavis. De plus, elles ne constituent ni une offre ni une sollicitation d’achat ou de vente des titres mentionnés. L’information contenue dans le présent document peut ne pas s’appliquer à tous les types d’investisseurs. Le conseiller en placements ne peut ouvrir des comptes que dans les provinces où il est inscrit.

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