Suite au partage de l’entrevue de Stéphan Bureau avec le prévisionniste de renom François Trahan, plusieurs m’ont posé des questions sur les outils de protection évoqués par ce dernier en fin d’entrevue, soit : acheter des dollars américains ou jouer le marché à revers. Pour ceux qui n’auraient pas écouté l’entrevue, voici le lien:
Avant de donner mon point de vue sur ces véhicules, mettons la table avec un petit résumé des propos du célèbre stratège macro-économiste.
Tout comme moi, Trahan est persuadé que la hausse boursière que nous avons connue depuis le début de l’année n’est qu’une trêve à l’intérieur d’un long marché baissier, dont nous n’avons connu que le début l’an dernier. Alors que la correction de 2022 avait pour principal moteur le dessoufflement des titres technologiques, qui utilisent fortement les leviers de dettes et qui sont par conséquent les premières à réagir aux hausses de taux d’intérêt, la suite de la correction reflètera cette fois la chute des bénéfices de l’ensemble des entreprises suite aux hausses des taux d’intérêt. Comme l’effet du mouvement des taux d’intérêts met 2 ans à se manifester pleinement, les baisses de bénéfices que nous avons pu observer dans les derniers résultats de compagnies ne représentent que le début des premiers effets des premières hausses sur le marché en novembre 2021, avant même que les taux directeurs n’aient été haussés. L’intensité de la hausse d’intérêts qui s’en est suivie jusqu’à aujourd’hui se manifestera dans les résultats des entreprises –et donc sur le marché boursier–, tout au long des 2 prochaines années, et peut-être davantage considérant que les hausses de taux d’intérêt ne sont pas terminées vu la ténacité de l’inflation. Durant cette période, le marché immobilier, qui est un indicateur précurseur, continuera lui aussi de dégringoler, puis ce sera au tour du chômage, qui est un indicateur retardé, d’absorber le coup.
Selon l’expert, outre la débandade boursière inévitable, la gravité des données économiques actuelles vient surtout du fait qu’elles mènent tout droit vers une dépression qu’il n’a pas peur de définir comme « apocalyptique », avec les conséquences socio-économiques désastreuses qui vont avec. L’ampleur du scénario est accentuée par le fait que ce n’est pas la situation d’un seul pays, mais bien celle de l’ensemble des pays développés.
À la fin de l’entrevue, François Trahan relève le fait que lorsque l’on assiste à un ralentissement global, le dollar américain a tendance à prendre de la valeur, ce qui a eu lieu en 2022. Lorsque Stéphan Bureau lui demande s’il est pertinent, alors, d’avoir des dollars américains, Trahan répond : « …Ouin… (hésitation)… C’est une option… pour les gens qui ont cette conclusion-là », une réponse pas si convaincue que ça, mais qui a tout de même suscité l’intérêt de plusieurs étant donné la notoriété du stratège financier. Il fait également référence aux ETF contrariens, qui font un rendement inverse à celui du marché, comme possibilité de jouer le marché à découvert et profiter de la débandade boursière.
Je suis d’accord avec François Trahan sur le fait qu’à court terme, le dollar pourrait continuer d’être plus fort que les autres devises comme ce fut le cas l’année dernière, et je pense comme lui que les marchés boursiers continueront la chute amorcée l’an dernier. Cependant, bien que possiblement gagnantes à court terme, ces stratégies reposent sur l’hypothèse que les banques centrales maintiendront leur politique restrictive actuelle en laissant sombrer l’économie et la finance comme ce fut le cas de 1929 à 1933 et que le dollar tiendra la route, pendant que la bourse s’effondre progressivement. À mon avis, il est peu probable qu’on laisse empiler les faillites très longtemps, surtout s’il s’agit de grandes institutions financières américaines. Il en irait de la solvabilité même du système financier. D’ailleurs, le sauvetage des dépôts de la banque en faillite SVB par le gouvernement ce dimanche montre qu’il ne laissera pas les choses dégénérer. Dans ce type de scénario, il est difficile de prévoir la direction de la bourse à court terme car les interventions des banques centrales stimulent le marché boursier, comme on l’a vu suite à la crise du Covid. L’utilisation de ETF contrariens peut donc être intéressante à court terme, mais à la condition d’être prêt à se retirer très rapidement si la FED se remet à pomper de l’argent.
Selon moi, si les banques centrales se remettent à imprimer de l’argent, les grands joueurs institutionnels vont comprendre que les Américains et les Occidentaux en général sont pris au piège et n’ont plus aucun moyen de retenir la bête inflationniste. Conséquemment, dans l’inquiétude, la psychologie va s’inverser : la confiance en le dollar va s’évanouir et faire exploser la demande pour les valeurs refuge, ce qui pourrait se passer très rapidement, voire en quelques jours, d’où mon empressement à être prêt d’ores et déjà en possédant des métaux précieux. Bien sûr, dans un tel cas, le dollar américain s’écraserait à son tour.
Je n’exclus pas non plus la possibilité de voir les trois scénarios financiers évoqués ici se déployer simultanément, c’est-à-dire que le dollar américain redevienne momentanément la plus forte parmi toutes les monnaies fiat du monde, mais dans un contexte où l’or et l’argent explosent littéralement, et où les marchés traditionnels corrigent. Si on prend pour exemple la crise des années 30, tandis que la bourse était complètement à terre, le dollar américain était fort par rapport à toutes les autres classes d’actifs sauf un : l’or, qui s’est apprécié 75% pendant cette période. Et pourtant, on était dans un contexte de désinflation!
En conclusion, que ce soit à cause d’une inflation persistante ou à cause des risques accrus d’insolvabilité des gouvernements surendettés, les métaux précieux prendront inévitablement une place importance dans la prochaine économie, et s’il est vrai qu’à court terme, il est possible d’utiliser d’autres outils, il faut surtout être prêt à attraper le train des métaux précieux quand il passera.
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