Atnaé Lussier
François Trahan

Dans sa série d’entrevues “Contact”, Stéphan Bureau a récemment rencontré le prévisionniste de renom François Trahan. Suite à cette vidéo choc, plusieurs m’ont posé des questions sur les outils de protection évoqués par Trahan en fin d’entrevue, soit : acheter des dollars américains ou jouer le marché à revers. Pour ceux qui n’auraient pas écouté l’entrevue, voici le lien: https://www.youtube.com/watch?v=9agsy131DJ4&ab_channel=CONTACTAVECST%C3%89PHANBUREAU

Avant de donner mon point de vue sur ces véhicules, mettons la table avec un petit résumé des propos du célèbre stratège macro-économiste.

Marché baissier et dépression à l’horizon

Tout comme moi, François Trahan considère la hausse boursière que nous avons connue depuis le début de l’année comme une simple trêve. Le mouvement de fond est un long marché baissier, dont nous n’avons connu que le début l’an dernier. Le moteur de cette lente agonie boursière sera différent de celui qui a créé la chute de 2022. À ce moment-là, il s’agissait du dessoufflement des titres technologiques. Comme ils utilisent fortement les leviers de dettes, ils sont les premiers à réagir aux hausses de taux d’intérêt. Cette fois-ci, selon Trahan, ce sera la chute des bénéfices de l’ensemble des entreprises suite aux hausses des taux d’intérêt.

Cela découle du fait que l’effet du mouvement des taux d’intérêts met 2 ans à se manifester pleinement. Les baisses de bénéfices que nous avons pu observer dans les derniers résultats de compagnies ne représentent donc que le début des premiers effets des premières hausses sur le marché en novembre 2021, avant même que l’on ait haussé les taux directeurs! L’intensité de la hausse d’intérêts qui a suivi jusqu’à aujourd’hui se manifestera dans les résultats des entreprises –et donc sur le marché boursier–, tout au long des 2 prochaines années. Cela pourrait même se prolonger, considérant que les hausses de taux d’intérêt. Durant cette période, le marché immobilier, qui est un indicateur précurseur, continuera lui aussi de dégringoler. Puis ce sera au tour du chômage, qui constitue un indicateur retardé, d’absorber le coup.

Selon l’expert, outre la débandade boursière inévitable, la gravité des données économiques actuelles vient surtout du fait qu’elles mènent tout droit vers une dépression. Il qualifie même ce qui s’en vient d’« apocalyptique », considérant les conséquences socio-économiques désastreuses qui surgiraient alors. L’ampleur du scénario est accentuée par le fait que ce n’est pas la situation d’un seul pays, mais bien celle de l’ensemble des pays développés.

Dollar américain et ETF contrariens?

À la fin de l’entrevue, François Trahan relève le fait que lorsque l’on assiste à un ralentissement global, le dollar américain a tendance à prendre de la valeur. C’est d’ailleurs ce qui a eu lieu en 2022. Lorsque Stéphan Bureau lui demande s’il est pertinent, alors, d’avoir des dollars américains, Trahan répond : « …Ouin… (hésitation)… C’est une option… pour les gens qui ont cette conclusion-là ». Voilà une réponse un peu évasive… Mais elle a tout de même suscité l’intérêt de plusieurs vu la notoriété de Trahan. Je suis d’accord avec Trahan sur le fait qu’à court terme, le dollar pourrait continuer d’être plus fort que les autres devises. Ce fut effectivement le cas l’année dernière.

François Trahan fait également référence aux ETF contrariens, qui font un rendement inverse à celui du marché. Ils offrent ainsi la possibilité de jouer le marché à découvert et de profiter de la débandade boursière. Je pense aussi comme lui que les marchés boursiers continueront la chute amorcée l’an dernier. Mais combien de temps?

Tout dépend des banques centrales

Bien que possiblement gagnantes à court terme, ces deux stratégies reposent sur l’hypothèse que les banques centrales maintiendront leur politique restrictive actuelle. On présuppose alors qu’elles laisseraient sombrer l’économie et la finance comme ce fut le cas de 1929 à 1933. Dans ce cas, le dollar tiendrait la route, pendant que la bourse s’effondrerait progressivement.

À mon avis, il est peu probable qu’on laisse empiler les faillites très longtemps. Surtout s’il s’agit de grandes institutions financières américaines. Il en irait de la solvabilité même du système financier. D’ailleurs, le sauvetage des dépôts de la banque en faillite SVB par le gouvernement ce dimanche nous le démontre clairement. Si les banques se remettent à imprimer de l’argent, comment réagira le marché boursier? Les interventions des banques centrales ont tendance à stimuler le marché boursier. On a d’ailleurs pu le constater récemment suite à la crise du Covid.  Ma conclusion concernant les ETF contrariens est qu’ils peuvent être intéressants à court terme, mais à la condition de pouvoir se retirer très rapidement si la FED se remet à pomper de l’argent.

Si la FED se remet à imprimer de l’argent, les grands joueurs institutionnels vont comprendre qu’on est pris au piège. Car on n’a plus aucun moyen de retenir la bête inflationniste! Conséquemment, dans l’inquiétude, la psychologie va s’inverser. En d’autres mots, la confiance en le dollar va s’évanouir et faire exploser la demande pour les valeurs refuge. Cela pourrait se passer très rapidement, voire en quelques jours. De là vient mon empressement à être prêt d’ores et déjà en possédant des métaux précieux. Bien sûr, dans un tel cas, le dollar américain s’écraserait à son tour.

L’histoire se répète…

Je n’exclus pas non plus la possibilité de voir les trois scénarios financiers évoqués ici se déployer simultanément. Dans ce cas, le dollar américain redeviendrait momentanément la plus forte parmi toutes les monnaies fiat du monde, mais dans un contexte où l’or et l’argent exploseraient littéralement, et où les marchés traditionnels corrigeraient. Si on prend pour exemple la crise des années 30, la bourse était complètement à terre. À cette époque, le dollar américain était fort par rapport à toutes les autres classes d’actifs sauf un : l’or. Ce dernier s’est apprécié de 75% pendant cette période. Et pourtant, on était dans un contexte de désinflation!

En conclusion, que ce soit à cause d’une inflation persistante ou à cause des risques accrus d’insolvabilité des gouvernements surendettés, les métaux précieux prendront inévitablement une place importance dans la prochaine économie. Donc, s’il est vrai qu’à court terme, il est possible d’utiliser d’autres outils, comme ceux évoqués par François Trahan, il faut surtout être prêt à attraper le train des métaux précieux quand il passera.


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