Pascal Charpentier

Dans un monde où le rendement sur les obligations gouvernementales est à son plus bas, il est intéressant de chercher des alternatives obligataires plus intéressantes. Comme je vous ai mentionné à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, les obligations corporatives à rendement élevé ont offert de très bons rendements à ceux qui en ont fait l’acquisition. En effet, les écarts de crédit, c’est-à-dire la différence entre les obligations corporatives à rendement élevé et les bons du trésor, sont passés d’environ 750 points à 530 points depuis l’automne 2011. L’écart s’est donc comblé de plus de 2% en un peu plus d’une année, ce qui fait que ceux qui possédaient ces obligations ont vu leur investissement être bonifié d’un rendement en gain en capital intéressant. Les obligations corporatives à rendement élevé représentent toujours une solution de rechange aux actions et le fait que les taux d’intérêt risquent de rester anormalement bas pour longtemps est favorable pour ce choix de placement. Cependant, le potentiel de gain en capital est moindre que lorsque que je vous en ai parlé en novembre 2011.

Une autre alternative aux obligations gouvernementales à rendement anémique se situe dans les obligations des marchés émergents. Comme le mentionne William Gross, le spécialiste mondial en investissement obligataire, il y a présentement des écarts nullement justifiés entre le rendement des différents pays. Lorsque l’on parle d’obligations gouvernementales, on parle d’acheter de la dette de pays. Or, plusieurs gouvernements ont complètement perdu le contrôle sur leurs dépenses et leurs déficits. Selon Monsieur Gross, il faut éviter d’investir dans les obligations de pays qui sont pris dans l’anneau de feu, c’est-à-dire des pays avec des dettes et des déficits gigantesques et qui sont aux prises avec une fiscalité menottée. Comme il le dit lui-même, il s’agit de pays où le feu est pris dans les finances publiques mais où tout le monde dort aux  casernes.

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Ce graphique situe 13 pays selon leur  pourcentage de déficit annuel et leur fossé fiscal

( Hausse des revenus fiscaux qui sont moindre que  la croissance des dépenses) On voit que le Japon, les États-Unis, l’Angleterre, la Grèce, l’Espagne et la France sont dans le cercle de feu de Monsieur Gross. Ce sont donc des pays, selon lui, où il faut éviter d’investir sous forme obligataire. Attention de ne pas confondre avec les investissements dans les excellentes compagnies qui sont enregistrées dans ces pays!

Dans la catégorie des pays ayant des finances publiques à l’ordre, on trouve aussi une série de pays émergeants dont la Russie, qui est un des pays avec le moins de dette sur la planète. À titre de comparaison, la Russie a une dette totale correspondant à 9% de son P.I.B. tandis que les États-Unis ont une dette qui s’élève actuellement à 103% de  leur P.I.B.! En plus, vous êtes capable de trouver des obligations du gouvernement russe qui offrent plus du double de rendement des obligations américaines à échéance égale! Cela vient confirmer les affirmations de Monsieur Gross à l’effet que plusieurs gouvernements vivent actuellement sur des réputations empruntées. Selon ce dernier, cet écart irrationnel permet à ceux qui désirent se positionner sur les bonnes juridictions de faire plus de rendements  dans les marchés obligataires; il faut seulement élargir ses horizons.

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