Voici les commentaires que Randall Abrahamson de Trapeze Asset Management donnait au Report on Business de la fin de semaine dernière. Selon monsieur Abrahamson le prix des actions est complètement détaché de la réalité. Le marché a été décimé mais les valeurs des compagnies ne l’ont pas été autant. En fait le prix des actions n’est pas du tout synchronisé avec les fondamentaux des compagnies publiques. En utilisant un modèle mathématique de la valeur intrinsèque des flux de trésorerie futurs (en calculant la valeur présente des flux de trésorerie que la compagnie générera dans les prochaines années) il arrive à la conclusion que l’indice Dow Jones est escompté de 70%. La dernière fois où nous avons vu un tel écart fut lors de la bulle des technologies en 2000, à ce moment le prix des actions était 60% plus élevé que la valeur présente des flux de trésorerie futurs. Ce qui fait que monsieur Abrahamson croit que nous avons présentement une « bulle boursière inversée ».
Bien que les nouvelles économiques actuelles ne soient pas très bonnes, monsieur Abrahamson croit que nous allons avoir un retournement en forme de V sous peu. Il ne croit pas que nous assistions à une autre année de baisse sur le marché. L’économie est en difficulté mais les investisseurs ont sur-réagi aux mauvaises nouvelles en posant des gestes de très grande détresse. Le marché a corrigé bien au-delà de ce qu’on pouvait anticiper, dit-il. Plusieurs compagnies se transigent en-deçà de l’argent liquide que les compagnies ont à leur disposition. La disparité entre le prix des actions et leur valeur fondamentale devrait se corriger prochainement.
Une vision à contre-courant
Dans son dernier article Alver Mandelman nous fait part de sa conception controversée quant à certains principes en investissement. Selon lui, le prix du pétrole ne monte pas à cause du principe de l’offre et la demande mais seulement grâce à la publicité qui est faite sur la rareté du combustible. En d’autres mots, le prix du baril serait davantage une perception qu’une réalité sur les fondements et ce qui ferait véritablement monter les cours serait les guerres. Afin de comprendre les mouvements de prix sur le pétrole il faut suivre les relations internationales plutôt que la loi de l’offre et la demande. Monsieur Mandelman croit que les conflits et menaces au Moyen Orient ont été les catalyseurs pour l’or noir.
Toujours selon Mandelman, ¨bien que le consensus général soit que le dollar américain devrait perdre de sa valeur suite à la quantité gargantuesque de dollars américains imprimés, la force de la devise US reposerait en temps de guerre sur sa puissance militaire. Ainsi, tant que les Américains s’imposeront comme hégémonie militaire sur la planète, leur devise restera forte. Le dollar plongera seulement lorsque la guerre sera terminée et que les Américains devront repayer leur grosse dette. ¨ Bien que l’on puisse se questionner sur la véracité de ces faits, elles ont la qualité d’élargir notre spectre d’analyse
Tiré du Report on Business du 6 décembre 2008