Pascal Charpentier

En fin de journée hier j’ai reçu l’appel d’un collègue du Saguenay qui me demandait de vérifier pour lui une cote sur la bourse de Toronto :

– Pourrais-tu me donner le prix sur le symbole OIL à Toronto, mais je ne suis pas sûr que ce soit la bonne compagnie.

– Oui, bien sûr, OILEXCO à Toronto, le titre se transige à 0,21$

– Il ne s’agit sûrement pas de la même compagnie. Celle dont le client me parlait était à 19,00$ cet été.

– Oui, oui il s’agit bien de celle-ci.  Elle était bien à 19,50$ l’été dernier.  Mais excuse-moi qu’est-ce que tu connais de cette compagnie?

– Pas grand-chose.  Il s’agit d’un de mes clients en fonds mutuels qui a acheté ce titre chez un courtier à escompte.  Merci beaucoup pour l’information. »

Après ce téléphone ma curiosité était à son comble.  Ce que j’allais trouver  me renverserait.  La compagnie qui se transige présentement à $0,21 a fait $0.48 de bénéfice en 2008 et s’est transigée jusqu’à $19,92  le 30 juin 2008.  La correction de OILEXCO a commencé avec la débandade du prix du pétrole en juillet et s’est poursuivie constamment par la suite.  Lorsque j’ai regardé le bilan de la compagnie, sa dette à long terme s’élevait à $560 Millions sur des actifs de $ 1,5 Milliards.  Jusqu’à présent, il n’y avait rien de choquant.  Par contre, en analysant de plus près les notes au bilan,  j’ai constaté que la compagnie avait une importante échéance de prêt de $160 Millions pour le 31 janvier 2009 avec la Royal Bank of Scotland et disposais en novembre que de 40 millions en liquidité  Cette précision me donnait des éléments de réponse.  Cette échéance en période de crise avec une institution malade allait s’avérer fatidique pour la compagnie.  Ce qui m’a été confirmé lors de la lecture des dernières nouvelles sur la compagnie.  Dans une note du 2 janvier 2009, OIL EXCO confirmait que la Royal Bank of Scotland ne lui prêterait désormais plus que $47,5 Millions sur les $160 Millions qui venaient à échéance.  Il y avait donc un manque à financer de $ll2,5 Millions.  Dans un tel contexte aucune banque n’osera   prêter à une compagnie qui est dans un secteur en déroute.

Conclusion: Les compagnies sont à la merci complète des institutions financières avec lesquelles elles font affaire.

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