Voici les propos que le gestionnaire de portefeuille Avner Mandelman tenait dans le Globe and Mail du 9 juillet au sujet de la crise des dettes internationales : « Si vous regardez la télévision ou que vous lisez les journaux, il semble que le monde est sur le point de s’écrouler. Selon certains observateurs du monde financier, si la Grèce déclare faillite, les effets pourraient même être pires que ceux de la chute de Lehman Brothers. Et si l’Espagne et l’Italie tombent aussi, combien de banques pourront tenir le coup? Quant aux États-Unis, si le plafond de sa dette n’est pas élevé, la plus grande économie au monde pourrait faire défaut. Dans un tel contexte, les dangers semblent insurmontables. Mais en regardant calmement la situation, on réalise que les problèmes de dettes, bien que sérieux, ne sont pas incurables » (Traduction libre). Selon Mandelman, la panique que nous voyons ferait partie de la solution, et selon lui, cette situation offrirait une opportunité extraordinaire de se placer avant que le prochain marché haussier ne prenne son envol. Les démonstrations de violence dans les rues, les gaz lacrymogènes et la panique créent le niveau dramatique nécessaire afin de faire bouger les choses. En effet, ce coup de théâtre à grand déploiement permet aux leaders mondiaux, aux chefs syndicaux et aux banques centrales d’apporter les changements difficiles qui doivent être faits. La situation leur permet de les entériner en convainquant les populations que si elles ne les acceptent pas, le pire est à venir. Il faut donc s’attendre à ce que l’âge de la retraite des employés de l’État soit repoussé, que leur nombre soit réduit et que les taxes et impôts soient augmentés. Selon lui, aucune de ces mesures ne pourraient être acceptées à moins que la peur de quelque chose de pire encore agisse comme force dissuasive. La panique devient donc un excellent outil de persuasion.
Quant au niveau d’endettement américain par rapport à son PIB, il est au même niveau qu’en juin 1942, date qui correspond à la bataille de Midway et au début d’un marché haussier qui allait faire doubler le Dow en 4 ans. Les marchés avaient déjà anticipé en 1942 que les Américains gagneraient la guerre. En d’autres mots, au moment où les Américains étaient pris de panique avec le fléau des batailles, le vent de la deuxième guerre mondiale était sur le point de tourner et le marché l’a rapidement vu. Monsieur Mandelman croit aussi que les problèmes actuels sont en train de s’arranger et que la panique actuelle fait partie du mécanisme de réparation. Au cours des prochaines semaines, elle pourra encore causer de la volatilité, mais la tendance baissière devrait s’estomper et disparaître avant la fin de l’année. Si la panique continue, cela constituera selon lui une opportunité d’achat.