Pascal Charpentier

Ceux qui se rappellent de l’emballement des titres technologiques à la fin des années 90 se rappellent aussi de l’éclatement spectaculaire qui a eu lieu en mars 2000. Il s’en est suivi un dégonflement qui perdure encore 12 ans plus tard. Les titres de ce secteur qui ont été pulvérisés par cette crise sont pour la plupart au prix qu’ils étaient en 1998, tout en faisant 7 à 8 fois plus de profits par action qu’à cette époque. Force est d’admettre que les marchés financiers boudent et doutent encore de ce secteur, bien que plusieurs compagnies aient réussi à surperformer financièrement pendant la dernière crise. Prenons l’exemple du géant Microsoft. La compagnie faisait 1,42$ en 2007 et s’attend à produire 3,05$ de profit en 2013. C’est plus du double en 6 ans, et on parle d’années de morosité! Si la compagnie a réussi à produire ces résultats exceptionnels dans un contexte économique difficile et sans bénéficier d’innovations majeures comme Apple, cela est encourageant pour la suite des choses.

Les choses changent

Ces compagnies n’étaient pas vues il y a 15 ans comme des sociétés stables et sérieuses. Mais tout cela a changé.  Prenons encore l’exemple de Microsoft, cette dernière a vu ses profits augmenter de façon constante à chaque année depuis 18 ans. Cette société et plusieurs autres dans le domaine font tellement d’argent qu’elles sont assises sur une montagne de liquidités. Elles ne versaient aucun dividende il y a à peine quelques années, alors que maintenant, plusieurs versent des dividendes qui dépassent les 3% de rendement. Lorsque l’on prend en considération les profits actuels et les liquidités excessives qu’elles ont, il s’agit des compagnies qui ont la plus grande capacité d’augmenter leurs dividendes au cours des prochaines années. Ce qui m’impressionne le plus de ce secteur, c’est d’abord le bas prix des actions. Plusieurs se transigent à seulement 10 fois les bénéfices. Et lorsque l’on enlève du calcul les liquidités qu’elles ont dans leurs comptes de banque, ce ratio peut atteindre des niveaux encore plus bas. Prenons l’exemple de Cisco, qui se transige à 11 fois les bénéfices : une fois qu’on retranche les liquidités qui excèdent la valeur du passif, on tombe à 7,5 fois!

L’autre phénomène qui m’impressionne aussi de ces compagnies, c’est leur capacité à déjouer les cycles économiques des dernières années. Quand Microsoft réussit à doubler ses profits en période de crise, on peut parler de « résilience à la crise »! De plus, ces titres ont  maintenant une volatilité presque identique au reste du marché boursier, chose qu’on aurait pensée inimaginable il y a à peine 10 ans.

Une chose est sûre, le prix des actions de ces compagnies est vraiment très bas. Cela peut s’expliquer en grande partie par le manque d’engouement des investisseurs pour les actions en général, mais aussi par le traumatisme que ce secteur a laissé aux investisseurs lors de la dernière grande débandade des titres techno. Selon moi, ce secteur ne peut continuer à faire du surplace en bourse si les profits montent de manière soutenue année après année. C’est une question de temps avant qu’il ne prenne son envol.

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