Pascal Charpentier

Que dire de l’année 2013?
Pour ceux qui étaient investis aux États-Unis, nous avons eu 3 années de rendement en une seule année! Il est important de comprendre que ces rendements exceptionnels ne sont pas uniquement le résultat de la hausse des bénéfices des compagnies mais surtout de l’expansion du cours/bénéfice des compagnies en général puisque nous sommes passés d’un cours/bénéfice anticipé de 12,8 fois à 15,2 fois du 1er janvier 2013 au 1er janvier 2014, sur le Standard & Poor’s. Nous avons assisté à un ajustement sur les marchés américains en général et il ne faut pas s’attendre à ce qu’un tel phénomène se reproduise à chaque année pour l’ensemble du marché. Pour continuer à connaître du succès, les investisseurs devront être plus sélectifs. Bien que les marchés américains aient performé de façon extraordinaire, il reste encore plusieurs corporations qui offrent beaucoup de valeur ajoutée. Comme je l’ai mentionné dans un précédent texte, il y a actuellement un écart très important entre les titres dits « valeur », c’est-à-dire ayant un cours/bénéfice peu élevé, et les titres dits « de croissance », c’est-à-dire ayant un cours/bénéfice élevé. Même si la moyenne anticipée actuelle se situe autour de 15.2 fois, l’écart de cours/bénéfice est assez spectaculaire entre les différentes compagnies et les différents secteurs, ce qui fait que les probabilités sont importantes pour que nous assistions à un ajustement entre ces derniers.

L’investissement est l’utilisation des probabilités pour se rapprocher de la certitude.
Cela étant dit, même s’il n’existe aucune certitude, plus vous investissez dans des titres dont la probabilité de croissance des bénéfices est élevée, plus vos chances de réussite sont élevées. Warren Buffett appelle de tels placements des « investissements en équité réglés comme un coupon d’obligation ». Plus c’est prévisible et stable, et davantage votre investissement a de valeur. Plusieurs d’entre vous ont bénéficié cette année de ma présentation faite avec des feuilles de Valueline, où je fais un exercice avec plusieurs compagnies : Je mets en parallèle la stabilité et la constance de la croissance des bénéfices de ces compagnies, et la valeur boursière du titre qui, elle, a fait du surplace depuis une décennie. Plusieurs des compagnies présentées ont littéralement explosé en bourse. Par contre, une multitude d’autres compagnies ayant les mêmes critères que celles qui nous ont fait gagner en 2013 n’ont pas encore été ajustées à leur pleine valeur.

Le marché américain
Les chances sont encore bonnes pour que l’économie américaine continue de surperformer l’économie canadienne. En effet, le secteur des ressources risque de peser encore cette année sur notre bourse nationale, puisque la Chine est au ralenti et qu’elle est aux prises avec un surstockage de matières premières. Ajoutez à cela notre endettement individuel record et vous avez un bon mélange pour des lendemains de veille difficiles… Les probabilités avantagent donc à mon avis les États-Unis versus le Canada pour la prochaine année.

Le baril de pétrole
Bien que l’économie américaine soit repartie, il ne semble pas qu’une croissance annuelle de 3% soit actuellement suffisante pour propulser le prix du baril à la hausse. Cela sera en grande partie dû à l’augmentation de production des Américains qui devrait surpasser l’Arabie Saoudite en 2015 à titre de plus gros producteur mondial. D’autres pays ont aussi augmenté leur production, ce qui devrait mettre de la pression sur l’or noir. Il faut donc peut-être s’attendre à voir le prix du baril baisser un peu, ce qui serait assez pour faire durer la léthargie du secteur.

Le dollar canadien
Après avoir résisté à la chute de nos matières premières durant plusieurs mois, notre dollar s’ajuste depuis quelque temps à la réalité de notre économie de ressources. Nous avons été les champions de la crise financière 2008-2009 et nous avons engendré un engouement sur notre devise et nos compagnies, mais notre étoile de champion pâlit peu à peu. Bien qu’il soit difficile de prévoir avec certitude sa direction, notre dollar devrait continuer à subir de la pression face à notre voisin du sud. L’arrêt du programme de stimulation monétaire américaine aura aussi un impact sur le dollar américain, qui devrait prendre de la force face aux autres devises en général en 2014.

Conclusion
Tout cela mis ensemble, je crois qu’il est encore justifié de se positionner sur les marchés américains. La devise est encore à un prix attrayant et même si le marché s’est ajusté de façon spectaculaire l’année dernière, il reste encore une suite de compagnies extraordinaires qui n’ont pas encore effectué leur décollage. Alors à tous, une bonne année d’investissement et d’enrichissement!

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