Pascal Charpentier

Depuis de nombreuses années ma femme et moi prenons plaisir à entailler des érables au printemps.  Nous avons commencé seuls et maintenant nos six enfants et nos amis nous accompagnent dans cette quête de l’eau sacrée.  A notre première expérience nous n’avions aucune idée de ce dans quoi nous nous embarquions.  Nous avions à notre disposition une cabane à sucre qui datait du début du siècle précédent, plus de trois cents chaudières et chalumeaux en aluminium et un feu de cabane qui fonctionnait déjà à l’époque de la première grande guerre mondiale.  N’ayant aucune expérience nous avons utilisé cet équipement au maximum.  Quelle n’a pas été notre surprise lorsque toutes ces chaudières se sont mises à déborder par un beau dimanche de Pâques.  Nous avons très vite réalisé notre incapacité à stocker puis évaporer toute cette eau.  Plus de mille huit cents litres d’eau nous attendaient dans la forêt.  Vous pouvez imaginer que mes trois réservoirs de 45 gallons ne suffisaient pas.  Le lundi de Pâques s’est terminé lorsque j’ai vidé près de la moitié de mes chaudières directement au sol.  J’avais sous-évalué la capacité de production d’un érable et sous-estimé le storage  dont j’avais besoin.

Un phénomène similaire semble se produire actuellement avec le pétrole sur notre planète.  Les américains produisent tellement qu’ils ne savent plus où mettre leur surproduction.  Ils n’auront plus de place pour le storer à partir de la mi-avril de cette année.  Entre 8 et 10 millions de barils de surplus prennent la direction des réservoirs de storage toutes les semaines aux États-Unis.  Comme mes chalumeaux, les puits de pétrole ne sont pas vraiment équipés de robinets ce qui fait que le pétrole continue et continuera de couler à flots pour un certain temps.  Même si les prix ont baissé et les forages diminué, la production mondiale continue d’augmenter.  Selon Ed Morse stratégiste en chef pour le secteur des ressources à la City Bank l’incapacité de storage pourrait faire descendre dramatiquement le cours de l’or noir à court terme.

Si on se retrouve dans cette situation dans les prochains mois cela aura un impact ici au Canada sur notre économie  et sur notre dollar qui pourrait encore souffrir de beaucoup de volatilité.   Si cela se produit il y aura un effet bénéfique sur nos portefeuilles qui sont investis  principalement sur des titres américains.  Dans un tel scénario il faudra protéger nos gains sur une hausse rapide du US sans que l’on soit obligé de liquider tous nos titres américains afin de ne pas se retrouver comme à ma cabane à sucre un lundi de Pâques à jeter ma récolte au sol. On se reparle à ce sujet .

De retour le 16 mars

 

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