Pascal Charpentier

Dans le Report on Business du 29 septembre dernier, le gestionnaire Tom Bradley, de Steady Hand Investment, a eu la brillante idée de faire une liste des tendances financières qui arrivaient à bout de souffle et de celles qui étaient à venir. Je me suis inspiré de ce concept et de quelques unes de ses idées pour produire ce billet à format différent.

Tendances à bout de souffle

La crise de 2008 a provoqué un électrochoc qui a engendré des tendances qui perdurent encore.

Les taux d’intérêt. Pour la première fois en 5000 ans, l’humain a créé des taux d’intérêt négatifs. On ne peut même plus parler d’un creux, mais d’un phénomène jamais vu. Rien n’indique une hausse prochaine des taux. Une chose est certaine, tous les gains financiers résultant de la baisse progressive et soutenue des taux au cours des dernières décennies ne pourront pas se répéter. Pensons à l’immobilier qui s’est apprécié de façon spectaculaire ou aux banques qui ont opéré un miracle de croissance grâce à leur mécanique de prêts à long terme et d’emprunts à court terme.

L’endettement. Les taux excessivement bas des dernières années ont fait exploser les niveaux d’endettement. Au Canada, la croissance des emprunts est plus élevée que la croissance de notre économie. Tôt ou tard, il faudra rembourser toutes ces dettes.

Banque centrale. Depuis la crise de 2008, les marchés financiers sont devenus dépendants des mesures de stimulations des banques centrales. Les marchés forcent la main des banques et leur dictent en réalité quoi faire. Toutes les mesures implantées donnent un résultat assez mitigé sur l’économie réelle et la confiance en général. La confiance va devoir revenir d’elle-même sans qu’on lui force la main.

La Chine. Moteur de l’économie mondiale depuis la crise de 2008, elle a stimulé son économie avec des investissements colossaux dans ses infrastructures, et cela, bien au-delà de ses besoins réels. Bien qu’elle restera un pilier de croissance économique, elle va le faire à un rythme différent. Cela risque de limiter la surchauffe que nous avons connue au début de la décennie dans les matières premières, ce qui n’est pas une bonne chose pour le Canada.

Titres de croissance. Historiquement, à long terme, les titres valeur surperforment les titres de croissance. Mais depuis 2009, c’est le contraire qui se produit. Nous sommes à un sommet d’écart entre l’évaluation des titres de croissance et les titres de valeur. Lorsque la tendance s’inverse, le phénomène peut être assez spectaculaire comme cela s’est produit de 2000 à 2002.

Immeubles . Les taux d’intérêt ont grandement aidé le boom que nous avons vécu au cours des 15 dernières années. Par contre, dans la nouvelles économie, les besoins en infrastructure immobilière ne sont plus les mêmes. On le voit actuellement aux États-Unis où pour la première fois de l’histoire, nous avons le plein emploi sans boom dans l’immobilier commercial. Les besoins ont changé. L’économie a besoin de plus de centres de distribution et d’entrepôts de stockage que d’édifices à bureaux et de luxueux magasins de vente au détail.

Tendances qui vont se bonifier

L’énergie à bon prix. Les alternatives qui se multiplient ajoutées à une évolution technologique rapide vont permettre d’avoir des prix énergétiques compétitifs pour une longue période de temps.

En ligne. L’effet Amazon enclenché dans toutes les sphères de consommation va s’accentuer. Nous faisons présentement un saut quantique qui force toutes les entreprises à s’ajuster extrêmement rapidement. On le voit présentement en ligne lorsque l’on cherche un article : il n’y a plus seulement Amazon, mais une multitude d’entreprises connues qui n’étaient pas dans les moteurs de recherche il y a à peine un an. On n’a qu’à penser à Canadian Tire qui a réussi un coup de génie cette année lorsqu’elle a ressorti son catalogue annuel version papier qui avait pour objectif de faciliter ses ventes en ligne. Elle a frappé très fort en doublant ses ventes sur internet. The catalogue is having such a big effect on Canadian Tire’s e-commerce business that immediately after the launch of the book, the retailer’s weekly online sales doubled, Mr. Medline told the company’s annual meetingGlobe and Mail, May 12, 2016

Marché US. Le marché américain devrait continuer de surperformer les marchés canadiens à moyen terme. On voit encore un écart important de valorisation entre les compagnies dans un même secteur. On n’a qu’à penser à Bell qui se transige à 17,2 fois ses bénéfices et Verizon qui se transige à 12,8 fois.

Dollar US. Une légère hausse de taux d’intérêt aux États-Unis  suivie d’un statuquo à ce chapitre au Canada serait suffisant pour faire descendre notre dollar de quelques cents. Ajoutez à cela la stagnation dans les matières premières et vous avez un heureux mélange pour que notre dollar continue à perdre de la force.

Rachat d’actions. Depuis la crise de 2008, nous assistons à des achats d’actions massifs record. Il semble que le phénomène risque de se poursuivre encore quelque temps si les titres concernés restent sous-évalués. De 1927 à 2009, c’est-à-dire avant le phénomène ne prenne l’ampleur qu’il a actuellement, les titres américains qui effectuaient le plus de rachat d’actions ont surperformé les indices de 3,3% en moyenne. Normand Rothery, Report on Business, 6 octobre 2016. Il est donc possible de penser qu’avec les rachats spectaculaires actuels, l’écart soit encore plus important lorsque ces dits titres se seront ajustés.

N’hésitez pas à communiquer avec nous pour découvrir notre offre en placement. Il nous fera plaisir de vous aider à saisir des opportunités sur les marchés financiers.

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Cette information a été préparée par Pascal Charpentier qui est un conseiller en placements et gestionnaire de portefeuille pour l’Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. Les opinions exprimées dans le présent article sont celles du gestionnaire de portefeuille uniquement et ne reflètent pas nécessairement celles de l’Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. Industrielle Alliance Valeurs mobilières inc. est membre du Fonds canadien de protection des épargnants et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.

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