Atnaé Lussier
L'uranium

La mystérieuse explosion du pipeline russe Nord Stream qui a eu lieu lundi vient cimenter la crise énergétique européenne. Y aura-t-il un sauve-qui-peut vers l’énergie nucléaire? Voici notre analyse de la situation et de l’opportunité qui se cache actuellement dans l’uranium.

Explosion des pipelines et enjeux géopolitiques

Lundi, une mystérieuse explosion a eu lieu dans le fond de la mer Baltique. Les pipelines Nord Stream 1 et 2 ont éclaté à l’endroit même où elles se rejoignent. Elles sont désormais toutes deux inutilisables. Ces pipelines relient la Russie à l’Allemagne et alimentent en gaz plusieurs pays d’Europe. Il est vrai que la Russie avait déjà coupé l’alimentation énergétique à l’Allemagne. Mais cet événement est venu confirmer que même si les Allemands décidaient de rétablir les ponts avec les Russes, il n’y aurait pas de gaz russe en Allemagne cet hiver. Selon des experts, la réparation se calcule en mois dans des conditions climatiques idéales. La situation ne sera donc pas rétablie avant le printemps prochain minimum.

Avenir pour l’énergie nucléaire et l’Uranium

La crise énergétique devient encore plus dramatique pour les pays européens alors qu’elle était déjà un peu problématique un peu partout sur la planète. Dans ce contexte, plusieurs pays se tournent vers l’énergie nucléaire comme bouée de sauvetage. Le premier ministre japonais a d’ailleurs annoncé dernièrement que son pays devait repartir davantage de centrales nucléaires afin d’assurer une énergie fiable et empêcher les coupures de courant durant l’hiver. Il y a également en Europe de nombreuses centrales nucléaires qui avaient été abandonnées il y a quelques années et qui pourraient être remises en fonction.

Offre insuffisante = pénurie = surenchère

Le problème avec l’uranium est que la demande est autour de 180 millions de livres annuellement. Et la production mondiale, elle, est seulement de 130 millions de livres. L’industrie vit donc sur du temps emprunté en grugeant dans les réserves existantes. Elle ne pourra pas survivre sur les réserves indéfiniment. Nous sommes à la croisée des chemins pour ce précieux métal.

Bien sûr, si les centrales nucléaires sont remises en fonction, cela ne fera qu’augmenter encore la demande pour l’uranium. Cependant, le prix actuel autour de 50$ la livre n’est pas suffisant pour stimuler les entreprises minières à assurer le développement de nouvelles réserves. Le seul pays qui semble pouvoir produire à ce prix est le Kazakhstan. Mais puisqu’il s’agit d’un pays dans le giron de la Russie, l’approvisionnement semble plus compliqué.

Bien sûr, les gouvernements ne laisseront pas geler leurs populations cet hiver. Or, pour l’instant, le nucléaire ne faisant pas partie du plan énergétique vert, peu osent se commettre ouvertement en Europe. Pourtant, ce ne sera plus une question de choix sous peu. Acculés au pied du mur, tous ces pays voudront mettre la main sur les réserves pour produire de l’énergie. Il risque alors de ne pas en avoir assez pour tous. Il est fort probable que l’on assiste alors à une surenchère qui pourrait être spectaculaire. 

Impacts monétaires en Grande-Bretagne

Ce qui est intéressant de constater, c’est que la crise énergétique vient accélérer la crise monétaire. En Grande-Bretagne, par exemple, les augmentations du coût énergétique sont spectaculaires! Elles ont forcé la nouvelle première ministre à payer la majeure partie des augmentations avec l’aide d’un programme de subventions aux particuliers et entreprises. Le gouvernement s’enlise par ce fait dans encore plus de déficit. En conséquence, la confiance envers la dette anglaise s’écroule. En effet, la chute drastique de la devise anglaise confirme que les capitaux sortent de la Grande-Bretagne. Et comme si cela n’était pas suffisant, devant le fait que le marché obligataire anglais devenait non liquide, la Banque centrale anglaise a été forcée de repartir son programme d’impression monétaire afin de soutenir le marché obligataire anglais! Un vrai cercle vicieux…

Il s’agit du premier pays qui prend cette décision depuis l’avènement de la pandémie. En réalité, cela représente ni plus ni moins un aveu de défaite du combat contre l’inflation. Et si l’inflation s’accélère encore, on sait que les métaux seront les meilleures valeurs refuge. Dans ce contexte de dévaluation monétaire et de problèmes énergétiques, le métal uranium devient une très belle police d’assurance pour la période incertaine dans laquelle nous nous trouvons.


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Cette information a été préparée par Pascal Charpentier qui est un conseiller en placements et gestionnaire de portefeuille pour iA Gestion privée de patrimoine inc. Les opinions exprimées dans le présent article sont celles du gestionnaire de portefeuille uniquement et ne reflètent pas nécessairement celles de iA Gestion privée de patrimoine inc. iA Gestion privée de patrimoine inc. est membre du Fonds canadien de protection des épargnants et de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.

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