Pascal Charpentier

Voici une histoire qui porte à réflexion.

David  Einhorn, gestionnaire Hedge for Green Light, mieux connu pour son succès dans la débandade de Lehman Brother, s’est fait prendre dans le plus grand défaut de vente à découvert de l’histoire.  Cette situation controversée a fait de Volkswagen la compagnie automobile la plus évaluée en bourse. L’action est montée à des sommets inespérés à  la suite de la course folle à la couverture par les gestionnaires de Hedge Fund qui étaient prêts à payer n’importe quel prix pour se couvrir hier en Europe.

Tout a déboulé lorsque Porsche a annoncé publiquement qu’elle possédait les trois quarts de Volkswagen.  Ajoutez à cela la position de 20% du gouvernement de Saxe, cela confirmait qu’il ne restait plus que 6% des actions de Volkswagen dans le marché libre.  Cette nouvelle venait brouiller les cartes des  gestionnaires de couverture qui croyaient jusqu’alors que Porsche ne possédait que le tiers de la compagnie.  La raison pour laquelle Porsche a décidé de faire publiquement cette déclaration fut lorsqu’elle réalisa qu’il y avait davantage de ventes à découvert dans le marché que d’actions libres.  Vous pouvez donc imaginer la suite.  Je vous laisse regarder par vous-même dans le graphique ci-joint l’impulsion que cela a donné à l’action hier en bourse.

(L’action est passée rapidement de 300 euros à 1000 euros.)

Ce « short squeeze » a de quoi ébranler.  Ce scénario envoie un message de prudence aux gestionnaires de couverture.  Il est à prévoir que dans les prochaines semaines plusieurs voudront fermer leurs massives ventes à découvert sur le marché.

Ce qui est important à retenir dans cette histoire, c’est que dans une vente à découvert, les pertes peuvent être illimitées.  Dans notre exemple lorsque les gestionnaires ont vendu à découvert à 200 euros, ils croyaient faire une bonne affaire puisque la compagnie était surévaluée par rapport à ses pairs.  Maintenant que ces gestionnaires ont dû se recouvrir à 1000 euros, ils se trouvent à avoir perdu 800 euros par action.

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