Pascal Charpentier

La grande nouvelle de la semaine dernière a certes été l’investissement de 5 milliards de dollars que Warren Buffet a fait dans la Bank of America. Cette nouvelle arrive à un moment où les investisseurs avaient bien besoin d’une bonne dose d’optimisme, tout comme lorsqu’il avait investi massivement dans General Electric et Goldman Sacs lors de la dernière crise. Quand on voit le plus célèbre investisseur de ce monde se positionner aussi massivement, cela montre le chemin à suivre.  Buffet n’a pas la réputation de prendre la décision à la légère. Il investit sur des franchises de qualité à long terme pour le long terme. Il y a à peine une semaine, plus rien ne semblait aller pour la banque qui fracassait un nouveau bas de l’année à 6,01$, alors qu’elle était à 14$ en début d’année. Pourtant, cette compagnie avait beaucoup à offrir : une valeur au livre de plus de 20$, des actifs tangibles au livre de 12,65$ et une rentabilité par action de 1,30$. Compte tenu du bas prix de l’action, ce sont des chiffres qui offrent énormément de valeur ajoutée. Mais il y a une semaine, la confiance n’était plus là, et lorsque la confiance vous fait défaut et que vous êtes une banque, cela peut prendre des allures de drame. Toutes les craintes s’accentuent : les problèmes immobiliers, la rentabilité à court terme et l’éventualité d’autres poursuites liées au « subprime ».

Le vent tourne

Jeudi dernier, Warren Buffet annonce qu’il investit 5 milliards dans la banque. Bien que cela soit un investissement important, cela reste une bien petite somme sur l’ensemble de la compagnie qui a pour 2,3 trillons d’actifs au bilan. En contrepartie, au niveau de la confiance, cet investissement est majeur car c’est sur la confiance que repose en grande partie la solidité d’une banque. Et quoi de mieux que d’ avoir le meilleur investisseur du 20ème siècle pour l’appuyer? Bien sûr, Monsieur Buffet a eu un arrangement que vous et moi ne pourrions pas avoir puisque ce dernier a fait l’achat d’actions privilégiées qui lui rapporteront 6% en plus de recevoir en boni 700 millions de droits de souscription exerçables à 7,14$. Si on regarde les deux investissements du même genre qu’il avait fait lors de la dernière crise et le franc succès qu’ils ont donné, les chances sont bonnes pour que le même scénario se reproduise avec BAC (Bank of America). D’ailleurs, en trois séances, l’action s’est déjà appréciée de 17%.

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