Pascal Charpentier

Dans une économie où les taux de croissance sont anémiques, il ne faut pas s’attendre à voir les taux d’intérêts monter de si tôt. En fait, nous rentrons dans une période économique fade où les taux d’intérêts en général seront inférieurs au taux d’inflation. Pendant longtemps, les économistes pensaient qu’un tel scénario ne pouvait pas exister. Pourtant, c’est ce qui s’est produit en Angleterre durant les années 60. L’économie anglaise était moribonde et le prix des denrées montait en flèche. Le politicien britannique Iain Macleod a sorti pour la première fois en 1965, dans un discours, le mot « stagflation », qui est une contraction des mots « stagnation » et « inflation ». Ce nouveau mot allait décrire une situation économique peu enviable qui donne des maux de tête à plusieurs dirigeants de notre planète ainsi qu’aux rentiers qui doivent placer leur argent.

Dans un tel contexte, l’économie n’est pas assez forte pour propulser la croissance de l’ensemble des compagnies boursières, et les taux d’intérêt sur les obligations gouvernementales ne permettent plus de suivre le cours de la vie. Alors comment se positionner? Il faut investir dans des compagnies qui peuvent s’ajuster à ce contexte; des compagnies qui choisissent avant tout d’optimiser la rentabilité de leurs actionnaires. C’est ce que plusieurs dirigeants d’entreprises ont réussi à faire au cours des dernières années. Au lieu de miser sur l’expansion excessive de leur entreprise, ils ont opté pour la rentabilité à l’interne en faisant travailler leur capital d’une manière différente, c’est-à-dire qu’au lieu de jouer sur la grosseur, ils jouent sur le nombre. Par exemple, ces entreprises ont choisi de racheter massivement leurs actions, ce qui a donné des résultats spectaculaires dans plusieurs cas. À titre d’exemple, Autozone (AZO-US) a éliminé près du 2/3 de ses actions au cours de la dernière décennie. Autre exemple, la compagnie Rona, qui après une mauvaise séquence d’investissement durant les dernières années, s’est réajustée en rachetant massivement son action au cours des derniers mois. Elle a compris, un peu sur le tard, qu’il était préférable d’optimiser la rentabilité de l’actionnaire  plutôt que d’ouvrir de nouvelles grandes surfaces peu rentables.

Même dans le contexte actuel, les compagnies de consommation de base, stables et peu sexy, produisent de très bons résultats. Selon moi, il est préférable de choisir ce type de compagnies versus des compagnies plus volatiles et dont la rentabilité est moins prévisible. Une compagnie comme Métro, par exemple, a bien servi ses investisseurs dans les dernières années et continuera certainement à le faire dans les prochaines années en plus d’offrir plus de stabilité que le marché en général, le titre étant 3 fois moins volatil que les indices boursiers. Il y a actuellement plusieurs opportunités du même genre, offrant à la fois stabilité et croissance modérée à long terme, alors pourquoi les investisseurs ne les choisissent-ils pas davantage? Tout simplement parce qu’ils se laissent distraire par les remouds des marchés financiers et les nouvelles négatives qui ont pourtant peu d’impact sur les fondements de ce type de compagnies.

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