Pascal Charpentier

Nous voilà une semaine après la crise politique américaine et on peut dire que le marché financier a été plutôt insensible aux tractations que le parti républicain nous a fait subir. Pourtant, il y a deux ans, lorsque le gouvernement avait jonglé malhabilement avec le dossier du plafond de la dette, le marché avait réagi plus violemment, même s’il était davantage sous-évalué que maintenant. Le marché s’est bien rattrapé depuis cette période et plusieurs investisseurs se demandent s’il est maintenant surévalué.

Selon moi, de tous les véhicules de placement, le marché des actions offre encore la meilleure perspective de placement pour les prochaines années. Bien que mes actions de Johnson & Johnson, Walgreen et Canadian Tire se soient ajustées de façon spectaculaire au cours de la dernière année, il n’en reste pas moins que plusieurs  autres titres sous-évalués  qui ont  des caractéristiques similaires aux précédentes vont prendre leur envol éventuellement.  Comme Canadian tire l’année dernière, ces négligés du marché ont connu une croissance soutenue et ininterrompue de leurs bénéfices sur plus de deux décennies tout en se transigeant avec un ratio de rendement des bénéfices qui avoisine les 10%. Vous avez bien compris : 10%. On retrouve principalement ces perles dans les Bluechips de technologie. À plusieurs reprises, j’ai mentionné le nom de Microsoft et de Cisco dans mes précédents articles. Mais un nom que je n’ai jamais encore mentionné est la compagnie IBM, qui se classe à mon avis au même niveau que les deux précédentes.

IBM a connu un petit recul la semaine dernière lors de la sortie de ses résultats financiers, bien que ses profits par action aient monté de 10%. Plusieurs articles financiers ont alors fait état de la piètre performance d’IBM au niveau de la croissance générale de l’entreprise, mais peu ont souligné le rachat massif d’actions de l’entreprise qui lui ont permis de maintenir le cap sur la croissance des bénéfices par action. Car soyons franc, ce qui importe quand on investit, c’est que la valeur intrinsèque de notre action s’apprécie, que cela soit par la croissance de l’entreprise ou par la diminution du nombre d’actionnaires. À la fin, ce qui compte, c’est le résultat.

À mon avis, lorsqu’une compagnie réussit et continue à produire année après année des résultats croissants et aussi stables, elle mérite beaucoup mieux que le sort qui lui est actuellement réservé sur le marché. De telles compagnies devraient normalement se transiger à au moins 15 ou 16 fois ses bénéfices par action, pas 10 fois. C’est ce que je me suis dit en juin 2012 lorsque j’ai vu la compagnie Walgreen à 29,50$ et à seulement 10 fois ses bénéfices d’alors. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’ajuste et progresse aussi rapidement au cours des derniers mois. J’ai vendu mes dernières positions la semaine dernière à 58$ pour me positionner sur un autre titre. Vous conviendrez avec moi que lorsque le marché décide d’ajuster un titre, il peut le faire très rapidement. Cela ne veut pas dire que IBM se réajustera aussi rapidement, mais les caractéristiques fondamentales des 19 dernières années sont très similaires.  Je vous joins le Value Line de IBM et de Walgreen. Vous verrez que les deux compagnies partagent une progression des bénéfices par action très similaire. Ce n’est certainement pas pour rien si IBM est maintenant une des positions les plus importantes du portefeuille de Warren Buffett…

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