Pascal Charpentier

Après deux semaines de vacances, une bonne pile de journaux m’attendait. De cette lecture abondante en est ressortie une perception que les spécialistes des marchés financiers sont inquiets. Pour beaucoup, le fait que les indices soient à des sommets et qu’il n’y ait pas eu de corrections importantes depuis 3 ans fait qu’ils appréhendent quelque chose. Ce qui est frappant est de constater que la peur n’a jamais pris de relâche depuis la crise de 2008.

Lors d’un entretien qu’il a accordé le 25 juin dernier, Larry Sarbitt tenait les propos suivants : Lorsque tout le monde s’inquiète et anticipe une correction, c’est souvent signe que cela n’arrivera pas. Il est impossible de prévoir ce qui peut arriver à court terme. Par contre, si vous augmentez un peu votre perspective de temps, cela vous aidera à vous positionner afin de faire beaucoup d’argent. Selon lui, les marchés américains peuvent donner encore beaucoup de rendement. Il ajoute que bien que les États-Unis soient aux prises avec de nombreux problèmes, son économie devrait performer pour encore plusieurs années.

Il semble que nous soyons davantage au milieu d’un cycle de reprise qu’à la fin. Les États-Unis n’ont pas encore repris leur air d’aller habituel. Cela arrivera lorsque le crédit reviendra à la normale, ce qui n’est pas le cas présentement, car les banques américaines sont en mode nettoyage et épuration depuis 2009, ce qui a eu pour effet que les Américains ont actuellement davantage de marge au niveau de l’endettement que les Canadiens. Nos voisins sont donc mieux positionnés pour voir la valeur de leur immobilier s’apprécier. Conséquemment, il est à prévoir que les États-Unis détiennent un atout majeur qui devrait stimuler leur économie, leurs marchés financiers et leur devise.

Bien que ces données économiques aient une certaine importance, ce n’est pas sur elles que nous devons nous appuyer pour prendre nos décisions d’investissement à long terme. Ce qui est important est de mettre l’emphase sur ce que l’on peut identifier et mesurer afin de trouver des compagnies que l’on juge plus intéressantes que le marché, avec pour objectif de ne pas se laisser étourdir par tout ce qui entoure le marché, car cela devient davantage une distraction qu’une information pertinente pour le placement. Au cours des prochains trimestres, vous verrez des compagnies qui se comporteront différemment du marché car les valorisations des compagnies sont très différentes les unes des autres. Prenons l’exemple de la compagnie Berkshire Hathaway, qui se transige à seulement 1,3 fois sa valeur au livre, alors que le marché se transige en moyenne à plus du double de sa valeur au livre. Il est donc fort possible de voir cette compagnie se comporter différemment du reste du marché car, historiquement, cette compagnie s’est transigée en moyenne à 1,7 fois sa valeur au livre, tandis que le marché, qui se transige en ce moment à 2,6 fois sa valeur au livre, se transige légèrement au-dessus des moyennes historiques.

Comme je l’ai répété souvent dans d’autres textes, les fluctuations du marché financier n’ont eu aucune incidence sur la rentabilité de Walmart. Tel un coupon d’obligation fixé dans le temps, Walmart a produit de façon constante un bénéfice en croissance année après année sur lequel on pouvait se fier peu importe le contexte financier. Et lorsque vous avez cette certitude qui rappelle un coupon d’obligation, vous n’avez pas à accorder beaucoup d’importance aux perspectives véhiculées par les médias, car vous savez que la plus-value se matérialisera un jour ou l’autre.

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