Atnaé Lussier

Ce qui est arrivé sur les prix du métal palladium en 2018 peut nous donner une bonne idée de ce qui pourrait attendre le métal argent.

Source: Yahoo Finance

Tout comme l’argent métal actuellement, le palladium d’il y a 5 ans était aux prises avec un petit marché physique mais avec un important marché financier de contrats. En d’autres mots, il y avait trop de contrats et tout simplement pas assez de métal. En effet, avant l’emballement des prix en 2016, le marché des contrats sur le palladium était le plus important par rapport à la taille de son marché physique. Puis quelque chose d’inattendu est venu chambarder l’équilibre dans ce marché : les constructeurs automobiles avaient soudainement besoin de plus de palladium pour produire les capteurs d’ignition de CO2 sur leurs nouveaux types de véhicules hybrides.

La demande de métal est devenue si forte que les vendeurs de contrats se sont faits demander par des acheteurs la livraison du métal, ce qui n’arrive normalement que rarement. Les vendeurs, incapables de trouver au prix contrat le précieux métal, ont mis une telle pression sur le petit marché du palladium que les prix ont tout simplement explosé. Le métal, qui se transigeait aux alentours de 500$ en 2016, frôlait la barre des 3000$ en 2021, métal qui, on doit se le rappeler, se transigeait autour de 100$ au début des années 90.

Le système financier trouve toujours des nouveaux moyens de créer plus d’argent dans le marché, mais il n’a pas encore trouvé de moyens de créer plus de métaux! Ce que l’on doit retenir, c’est lorsque la demande pour un métal devient tout simplement trop forte, tout le système des prix contrats s’effondre. Mais puisque les prix des matières premières sont officiellement affichés dans notre monde par les prix contrats, les gens sont convaincus que ces prix sont les vrais prix de marché. En réalité, seulement 2% des transactions de contrat se terminent par un échange de vraie matière. Ce qui s’est passé sur le palladium en 2018, et plus récemment sur le nickel en 2022, indique la route pour l’argent. Toutefois, il y a une différence majeure en ce qui concerne ce métal : l’argent n’est pas seulement une matière première industrielle, mais aussi un refuge monétaire. À la différence d’un métal industriel, le besoin pour un bien défensif peut théoriquement devenir illimité parce que les investisseurs et les pays chercheront tous à mettre la main sur une valeur refuge dans le contexte de dévaluation monétaire mondial actuel. Le résultat de cette tendance est que même si les prix de l’argent ne se sont pas encore vraiment appréciés, les quantités dans les inventaires des marchés fondent à vue d’œil.

Comme Willem Middelkoop, gestionnaire hollandais de la compagnie Discovery Fund, disait récemment dans une entrevue avec la firme de recherche Stansberry Research, « l’explosion du palladium et du nickel était un avertissement et les leçons n’ont pas été retenues. Lorsque l’argent va exploser, l’impact sera encore plus grand car cela va aussi entraîner son grand frère l’or, ce qui va envoyer un message négatif sur la solvabilité du système. Car lorsque l’or et l’argent explosent, cela s’accompagne d’une crise de confiance sur les devises ». À date, nous avons évité ce dénouement car certains joueurs du marché ont utilisé l’artillerie lourde de produits dérivés en bourse pour empêcher l’appréciation des prix des métaux précieux. On a donc réussi à repousser le problème, mais la conséquence des prix trop bas a été que les inventaires physiques se sont dilapidés à une vitesse phénoménale. À la vitesse actuelle, il ne reste plus beaucoup de temps avant que le sablier ne soit écoulé.

Depuis 2008, et surtout depuis le Corona, l’impression d’argent est devenue hors contrôle dans tous les pays occidentaux. Plusieurs nations émergentes ont commencé à comprendre qu’elles doivent avoir quelque chose d’autre que des dollars pour prendre le relais dans leurs échanges économiques. Devant cet inconnu, plusieurs grandes banques centrales étrangères et de nombreux individus avisés se sont mises dernièrement à engranger des tonnes d’or et d’argent physique. Sous peu, la demande va tout simplement surpasser ce qu’il y a de disponible, comme ce fut le cas pour le palladium en 2018. Nous sommes aux portes d’une réévaluation majeure sur le prix des métaux refuge, qui vont probablement rejouer un rôle prépondérant afin de stabiliser des devises en perdition.

Ce phénomène pourrait être orchestré par les banques centrales comme ce fut le cas aux États-Unis en 1934, alors que les É-U ont réactualisé le prix de l’or, le faisant passer de à 20$ à 34$. Ce qu’on ignore cette fois, ce sont les quantités détenues par certaines banques centrales, qui ne donnent pas accès à cette information. La FED, par exemple, n’a fait aucune déclaration publique d’inventaire depuis 1956. Au Canada, les données sont accessibles et on sait que les réserves sont à zéro. La leçon historique que l’on doit absolument connaître, c’est que depuis l’invention des monnaies, aucune devise non appuyée sur une matière solide et rare n’a survécu aux épreuves du temps.


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