Atnaé Lussier
marchandises

Les chercheurs universitaires manifestent un intérêt croissant pour le rôle des marchandises dans la répartition des actifs. Les marchandises comprennent par exemple les denrées alimentaires (grains, sucre, café, cacao…), le bois, le coton, le bétail et la viande, le pétrole, et, bien sûr, les métaux industriels et les métaux précieux. On les transige soit en mains propres ou sur le marché des produits dérivés, mais on peut également y avoir accès par l’entremise de FNB ou de fonds communs de contrats à terme ou de marchandises physiques (comme les fonds Sprott). On peut aussi bénéficier des avantages de cette catégorie d’actifs de façon détournée en transigeant les titres de compagnies d’exploitation de ces matières, dont les bénéfices et le cours ont généralement une corrélation avec le cours de la marchandise produite.

L’étude d’Ibboston sur les marchandises au portefeuille

Une étude de référence en la matière est celle que Ibbotson Associates a réalisé en 2006 à la demande de PIMCO, l’une des plus grandes firmes de gestion d’actifs au monde. Constatant le manque de recherches sur la proportion optimale à allouer aux marchandises dans un portefeuille, PIMCO a sollicité une analyse indépendante pour combler cette lacune, notamment afin de mieux répondre aux questions de ses clients (Idzorek, T.M. (2006). Strategic asset allocation and commodities. Ibbotson Associates).

L’étude se divise en deux volets : une analyse historique et une projection basée sur trois scénarios de rendement futur.

Des conclusions éloquentes

Dans la première partie, les principales conclusions d’Ibbotson sont les suivantes :

  1. Tout d’abord, sur les 35 années couvertes, les marchandises ont offert les rendements les plus élevés parmi toutes les classes d’actifs analysées, dépassant même les actions américaines.
  2. Elles ont d’ailleurs particulièrement bien performé durant les années où les actifs traditionnels étaient en difficulté. Par exemple, lors des 8 années où les actions américaines ont enregistré des rendements négatifs, les marchandises ont surpassé toutes les autres classes.
  3. Par ailleurs, leurs rendements affichaient le plus faible coefficient de corrélation avec ceux des autres catégories d’actifs.
  4. Finalement, elles montraient une corrélation positive avec l’inflation. Cela suggère qu’elles ont une capacité à générer des rendements réels en période inflationniste.

Par conséquent, ces caractéristiques permettent aux marchandises d’améliorer le rendement d’un portefeuille peu importe le niveau de risque déterminé.

Dans la deuxième partie de l’étude, on a utilisé trois méthodes de prévision différentes pour estimer les rendements futurs. Les conclusions sont les suivantes :

  1. La proportion optimale de marchandises dépendait de la méthode retenue :
    • Pour un niveau de risque modéré (portefeuille 60 % actions / 40 % obligations), la part optimale variait de 22 % à 29 %.
    • Pour un profil plus conservateur, elle se situait entre 9 % et 14 %.
  2. Peu importe la méthode de prévision, les portefeuilles incluant des marchandises étaient plus efficients (rendement ajusté au risque) que ceux qui n’en comportaient pas. Même avec des hypothèses de rendement abaissées, l’allocation optimale demeurait au-dessus de 11 % dans tous les scénarios*.

Conclusion de l’étude

En conclusion, l’étude démontre clairement qu’une absence totale d’allocation serait sous-optimale. Dans un contexte où l’inflation est à nouveau haussière et où les actifs traditionnels pourraient ne pas performer dans les prochaines années de la même façon qu’ils l’ont fait dans les deux dernières décennies, l’allocation importante dans les métaux que nous avons privilégiée prend tout son sens.

*Source : Stratégies avancées en gestion des placements, CSI


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