L’année 2023 a débuté avec des perspectives pessimistes, marquées par la menace d’une récession imminente, des taux d’intérêt élevés et une inflation persistante. À notre grande surprise, le S&P 500 a quand même réussi à terminer l’année avec un résultat très positif, et ce, malgré des résultats financiers qui n’ont pas été au rendez-vous pour la majorité des compagnies boursières.
Des causes spéculatives
Comment le marché a-t-il pu se redresser aussi fortement en 2023 dans ce contexte? La cause n’est malheureusement pas la hausse des bénéfices mais plutôt l’enthousiasme et l’espoir des investisseurs. L’évocation par la FED de possibles assouplissements des taux dans les prochains mois a été le moteur du rallye de fin de l’année. Toutefois, c’est principalement l’engouement pour l’intelligence artificielle qui a projeté cette année le prix des actions des grandes capitalisations boursières de haute technologie, dites « les 7 magnifiques ». À elles seules, ces 7 compagnies sont responsables de plus du 2/3 du rendement du S&P 500 cette année (selon Reuters). Cependant, les rendements de 2023 sont aussi un retour du pendule suite à la dégringolade de 2022. En effet, si on fait un bilan des rendements cumulés du marché des 2 dernières années, le résultat est beaucoup moins séduisant :
Le cas d’Apple
Le bilan de 2023 de Apple, la plus grande capitalisation boursière au monde, a de quoi laisser perplexe. Le chiffre d’affaires et les bénéfices, ont baissé de 3%, alors que la valeur de l’action a augmenté de 29% (source : Wall Street Journal)! Cela nous place à un ratio cours/bénéfices de près de 30 fois, un niveau de ratio d’ailleurs partagé par les autres « magnifiques ». Dans un contexte de hauts taux d’intérêt, ce ratio me semble complètement démesuré et inquiétant.
Rappelons qu’à long terme, la corrélation entre la croissance des bénéfices et les gains du marché est très forte. Or, on sait que le ratio cours/bénéfices a tendance à revenir vers sa moyenne historique, c’est-à-dire autour de 15,75 pour le S&P 500. Par ailleurs, en période de hauts taux d’intérêt, ce ratio tend à être encore plus bas. Le calcul est simple : si les bénéfices ne montent pas, c’est donc le prix qui va baisser…
Retour aux fondements: l’uranium récompensé
En tant qu’investisseur valeur, je suis constamment à la recherche de produits d’investissement ayant des fondements financiers solides et un prix attrayant. De ce fait, il m’est impossible d’être optimiste devant des compagnies dont la performance boursière ne reflète pas les bénéfices, et ce, dans un terreau macro-économique complètement déficient. Plus que jamais, investir exige une vision à 360 degrés et une acuité renforcée pour maximiser nos chances d’être du côté des gagnants à long terme. Les mouvements haussiers qui n’ont pas de fondements concrets annoncent des catastrophes…
Heureusement, il y a encore sur le marché des opportunités qui répondent aux critères de l’investissement valeur. Dans nos portefeuilles, c’est l’uranium qui a fait une fin d’année spectaculaire en faisant presque un double. Cela confirme que lorsque la quantité de métal disponible chute et que la demande demeure constante, les prix peuvent littéralement exploser. Nous envisageons des perspectives similaires pour l’argent, offrant un potentiel encore plus grand.
La saga des faillites bancaires
L’élément marquant de 2023, à mon avis, est la série de faillites bancaires américaines qui ont eu lieu en début d’année. La vitesse à laquelle ces banques ont été confrontées à déclarer faillite a été tout simplement spectaculaire, provoquant un grand vent de panique pour la survie du système bancaire. En effet, avec les taux haussiers, ce n’est pas seulement deux ou trois banques qui se retrouvaient dans une situation à risque, mais des centaines. Dans le cas de SVB, il n’a suffi que de quelques clients qui ont décidé de retirer leur argent pour que tout le montage financier de la banque ne s’effondre en quelques jours seulement (voir notre texte à ce sujet).
Affolée devant ces événements qui menaçaient de faire boule de neige, la réserve fédérale est alors intervenue pour empêcher que d’autres banques ne tombent à leur tour. La façon de faire a été de permettre aux banques en difficulté de donner à la banque centrale les obligations à perte en échange d’une somme correspondant à la valeur nominale de l’obligation (et non sa valeur marchande). Bien sûr, cette mécanique a nécessité de repartir l’impression d’argent, ce qui n’est pas sans conséquences au niveau du combat inflationniste. Mais cette situation met surtout en lumière la vulnérabilité du système bancaire suite à la hausse drastique des taux. À mon avis, les faillites bancaires du printemps dernier ne sont que la pointe de l’iceberg.
Dans les prochains jours, nous vous partagerons les enjeux et perspectives pour 2024.
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