ExxonMobil est également un excellent choix afin de profiter de la hausse du prix de la matière énergétique. En plus des éléments généraux à propos du secteur pétrolier que vous pourrez retrouver dans le texte précédant sur Suncor (lien), voici quelques éléments d’analyse de la société ExxonMobil.
Une position concurrentielle enviable et un prix raisonnable
La taille et la qualité de cette entreprise lui donne un avantage compétitif sur les autres sociétés du secteur. En effet, aucune compagnie américaine dans l’industrie pétrolière n’a réussi à répliquer le succès de cette société, tant au niveau de sa croissance, que de sa rentabilité ou de son modèle d’affaire. À 7,8 fois ses profits de 2023, la compagnie n’est peut-être pas autant à rabais que Suncor, mais elle demeure une des meilleures façons de se positionner sur une société solide et sécure. Au cours des dix dernières années, à l’exception de la crise de 2020, l’action s’est transigée proche du prix actuel. Toutefois, durant cette même période, les profits par action ont doublé. Donc, la compagnie se transige avec un ratio cours/bénéfice moitié moins élevé que celui d’il y a une dizaine d’année. On peut dire qu’il s’agit d’une aubaine pour la championne des compagnies intégrées dans le secteur de l’énergie.
Le déclin de l’offre plus rapide que celui de la demande
Probablement qu’un jour, nous aurons besoin de beaucoup moins de pétrole qu’actuellement. Mais les besoins en pétrole demeurent encore forts et il semble qu’ils le seront pour plus longtemps que prévu. Le monde financier, lui, a absorbé depuis 10 ans le scénario que les besoins en pétrole allaient disparaître rapidement. Dans l’industrie, il n’y a plus eu les investissements adéquats pour maintenir le niveau d’exploitation. Résultat : les capacités de production réduiront de façon importante en Occident à partir des prochaines années. Ce mauvais calcul se fera à l’avantage des sociétés qui détiennent les infrastructures et les ressources.
Les compagnies vont commencer à entrer dans une phase d’optimisation et de consolidation. Ce phénomène n’est pas sans rappeler le succès des compagnies de tabac. On sait tous que, malgré l’essor du vapotage, la consommation de tabac a diminué au cours des 30 dernières années. Le secteur est donc plutôt en déclin. En dépit de cela, les compagnies de tabac ont réussi un tour de force en étant un des secteurs boursiers avec la meilleure croissance des bénéfices.
Titre croissance ou titre valeur?
Les investisseurs confondent souvent perspectives technologiques prometteuses avec rentabilité. Ils sont prêts à payer des prix exorbitants pour être investis dans les compagnies du futur, même si les profits ne correspondent pas du tout au prix demandé. Parallèlement à cela, on retrouve des compagnies boudées aux ratios cours-bénéfice vraiment alléchants et dont les bénéfices sont beaucoup plus élevés et solides que ce que leur prix reflète. Il faut garder en tête que le prix d’une action finit toujours par suivre les bénéfices de la compagnie.
Lorsque l’on opte pour une compagnie au ratio cours/bénéfice élevé, le prix payé prend en considération une hypothétique forte croissance future. Il s’agit à mon avis d’un pari très risqué dans la conjoncture économique actuelle. Si la croissance ne se pointe pas, les pertes peuvent être très décevantes. Il me semble beaucoup plus prudent de miser sur un titre “valeur” évalué en fonction de ses bénéfices réels actuels et non d’une croissance future plus qu’incertaine. Quand la croissance se met de la partie, c’est un bonus supplémentaire qui multiplie les gains.
ExxonMobil versus Microsoft
Comparons par exemple Microsoft et ExxonMobil. Dans la dernière année, les bénéfices de Microsoft n’ont eu aucune croissance et son chiffre d’affaires a augmenté de 6,9%. Le prix de l’action, de son côté, a augmenté de… 60,7% (microsoft.com)! On est actuellement à un ratio cours/bénéfice de 43,2 pour une compagnie dont la croissance n’a pas été au rendez-vous. Ce type de décalage est insoutenable dans le temps et un réajustement éventuel est inévitable. En comparaison, le cours/bénéfice de ExxonMobil se situe à 7,76 fois.
Si on poursuit l’exercice, on constate que Microsoft a fait 75 milliards de profits par année au cours des 2 dernières années pour une valeur boursière de 3 trilliards. Du côté de ExxonMobil, pour la même période, les profits approchent les 50 milliards par année pour une valeur boursière autour de 400 milliards (exxonmobil.com). En d’autres mots, Microsoft a fait 1,5 fois plus de profits que ExxonMobil, mais se transige 7,5 fois plus cher. Quant au dividende, il est à 3,65% pour ExxonMobil contre 0,71% pour Microsoft.
L’effervescence actuelle suscitée par l’intelligence artificielle et les titres de croissance qui y sont associés me rappelle beaucoup la folie boursière de la fin des années 90. Cette dernière avait été engendrée par les perspectives prometteuses d’internet et des télécommunications. Dans les deux situations, les cours bénéfices des compagnies technologiques se sont retrouvés à des niveaux très élevés. On connaît la suite pour 2000 : la bulle a éclaté, le NASDAQ a plongé de 78% sur deux ans et il a mis 15 ans à retrouver son niveau de 2000.
ExxonMobil réussit des exploits de rentabilité
Pour revenir à ExxonMobil, il y a 10 ans (en 2013), la compagnie faisait 7,37$ de profit. Le baril de pétrole s’était alors transigé à une moyenne annuelle de 97,98$. Une décennie plus tard, en 2023, la compagnie a fait 13,26$ de profit. La moyenne annuelle du baril de pétrole, elle, s’est située à 82,49$. L’entreprise a donc réussi à augmenter sa rentabilité malgré un contexte d’inflation majeure et une baisse du prix du baril de pétrole dû au ralentissement économique. La performance de ExxonMobil est un véritable tour de force dans ce contexte et risque de s’accentuer si le prix du baril de pétrole augmente. Le baril de pétrole, tout comme l’or, est une mesure de la dévaluation de la monnaie : lorsque la monnaie se dévalue, leur prix tend à augmenter.
Conclusion
Avec un sous-investissement important dans l’industrie pétrolière, la baisse des réserves américaines et la demande qui ne ralentit pas au rythme anticipé, ExxonMobil est un investissement intéressant pour compléter le titre de Suncor dans le secteur pétrolier, un secteur qui tend à profiter lors de périodes inflationnistes.
Liens pour les autres recommandations :
SÉLECTION 2024. Numéro 1 : L’argent (PSLV.TO)
SÉLECTION 2024. Numéro 2 : L’uranium (U-UN.TO)
SÉLECTION 2024. Numéro 3 : L’or (PHYS ou CEF)
SÉLECTION 2024. Numéro 4: Le platine (SPPP)
SÉLECTION 2024. Numéro 5 : Suncor (SU)
SÉLECTION 2024. Numéro 6 : Nutrien (NTR)
SÉLECTION 2024. Numéro 8: Agnico Eagle (AEM)
N’hésitez pas à communiquer avec nous pour découvrir notre offre en placement. Il nous fera plaisir de vous aider à saisir des opportunités sur les marchés financiers.
Cette information a été préparée par Pascal Charpentier qui est un gestionnaire de portefeuille pour iA Gestion privée de patrimoine inc. et ne reflète pas nécessairement l’opinion de iA Gestion privée de patrimoine inc. L’information contenue dans le présent bulletin provient de sources jugées fiables, mais nous ne pouvons pas garantir son exactitude ni sa fiabilité. Les opinions exprimées sont fondées sur une analyse et une interprétation remontant à la date de publication et peuvent changer sans préavis. De plus, elles ne constituent ni une offre ni une sollicitation d’achat ou de vente des titres mentionnés. L’information contenue dans le présent document peut ne pas s’appliquer à tous les types d’investisseurs. Le gestionnaire de portefeuille ne peut ouvrir des comptes que dans les provinces où il est inscrit.
iA Gestion privée de patrimoine inc. est membre du Fonds canadien de protection des investisseurs et de l’Organisme canadien de réglementation des investissements. iA Gestion privée de patrimoine est une marque de commerce et un autre nom sous lequel iA Gestion privée de patrimoine inc. exerce ses activités.