Pascal Charpentier
sucre

Avec l’argent, le sucre est la seule matière première qui se transige moins cher aujourd’hui qu’en 1980. Le fait que le prix du sucre n’ait pas vraiment progressé en plus de 40 ans a mis une pression énorme sur les bénéfices des compagnies dans ce domaine, dont les coût d’exploitation, eux, ont augmenté au cours de cette période. Le résultat de cela est qu’il reste beaucoup moins de compagnies qui produisent du sucre aujourd’hui. Pourtant, la consommation mondiale continue de croître année après année.

Cours du sucre

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Consommation mondiale de sucre depuis 2010

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La production locale pourrait jouer un rôle essentiel

Le sucre est une denrée essentielle pour notre économie alimentaire et les rares raffineurs qui ont survécu dans ce domaine en Amérique du Nord sont sur le point de connaître un avantage économique considérable puisque les autres fabricants majeurs sont tous situés au Brésil et en Asie. La géographie de ces pays rend vulnérable l’approvisionnement de sucre et, par le fait même, les prix sur le sucre.

De plus, les principaux pays producteurs de sucre font tous partie de l’alliance du BRICS. Ces pays parlent de mettre en place une nouvelle monnaie qui serait utilisée dans le cadre de leurs transactions internationales. Si cela arrivait, les prix de ce que l’on achète de ces pays pourraient exploser, ce qui se ferait au bénéfice des compagnies locales qui produisent ces mêmes denrées. D’ailleurs, le sucre, qui se transige dans le même corridor de prix depuis des décennies, est en train de se réveiller dans un contexte où tous les prix des matières agricoles explosent.

Principaux pays producteurs de sucre

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Rogers Sugar et Sucro

Sur la bourse canadienne, on trouve deux compagnies spécialisées dans la production du sucre : Rogers Sugar et Sucro. Ces deux compagnies raffinent le sucre à partir de canne à sucre importée ou, dans une moindre mesure, de betteraves à sucre. Sucro, basée en Floride, a des activités à différents endroits en Amérique du Nord, tandis que Rogers Sugar, une compagnie québécoise, a ses installations à Montréal, Vancouver, Toronto et Taber (Alberta).

Rogers Sugar serait certainement une grande bénéficiaire de la hausse des prix du sucre. Pour l’instant, cette compagnie mature se transige à seulement 11 fois ses bénéfices de la dernière année, un ratio qui ne prend aucunement en compte une possible croissance des bénéfices liés à la hausse du sucre. De plus, au prix actuel, elle verse un dividende intéressant équivalent actuellement à 6,5%. Il s’agit d’une valeur sûre.

Quant à Sucro, le portrait est un peu différent. Dans la mouvance occidentale actuelle de rapatriement de la production industrielle, cette compagnie a misé sur le réajustement du prix du sucre et est en plein développement. Elle a ainsi largement investi afin de compétitionner avec les producteurs brésiliens et asiatiques. Il s’agit donc davantage d’une compagnie de croissance, également plus endettée. Un investissement plus risqué mais avec un potentiel plus élevé.

Des gagnants et des perdants

L’augmentation du prix du sucre se fera au profit de compagnies comme Rogers Sugar ou Sucro, mais au détriment de d’autres compagnies comme Coca Cola, Pepsi et autres consommateurs de sucre, qui ont bénéficié pendant des décennies d’une matière première à rabais. Au cours des prochaines années, on risque de voir un renversement des secteurs. Jusqu’à maintenant, on assistait à une forme de colonialisme économique, où les producteurs de matières premières étaient à la solde des acheteurs, qui réussissaient à dégager plus de profits. Mais cette structure de négociation des prix a créé avec les années une baisse de production de multiples matières premières. Avec le contexte mondial de dévaluation monétaire et la sous-production qui s’est installée, on voit déjà plusieurs matières premières s’emballer. La valeur des denrées alimentaires, notamment, fera certainement elle aussi un retour en force, au bénéfice des compagnies qui produisent ces biens de première nécessité.

Sucre et argent: un lien mystérieux

Je termine avec une anecdote intéressante. Saviez-vous qu’il y a une corrélation importante entre le cours de l’argent et le cours du sucre?

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